Bilan culturel de mai 2024
C’est un bilan culturel assez riche que je vous propose pour ce mois de mai 2024 : à défaut de pouvoir aller prendre le soleil sur les guinguettes bruxelloises, on va se cultiver encore un peu !
Concerts
Eliette Pagaille au Rocky Pompadour
En pleine soirée de la victoire de l’Union à la coupe de Belgique [enfin, c’est ce que je pensais mais finalement, ils l’ont pas eue ?! Ouais, j’y comprends rien], j’ai eu la chance d’aller écouter Eliette Pagaille, sur le Parvis de Saint-Gilles. Autant vous dire qu’il y avait de l’ambiance et que le public n’était pas forcément celui attendu initialement ! 😉
Eliette Pagaille, c’est la formation musicale de deux amies, Caroline [alias Superpoule pour les vieux de la vieilles] et Juliette : elles proposent une sélection de reprises mais aussi de compositions personnelles [aux paroles on ne peut plus sorores], accompagnées de leur accordéon et d’un violon. Si vous aimez l’ambiance bal musette un peu tzigane, vous serez ravi·es ! Elles nous ont aussi offert une petite reprise, en français, de Flower de Miley Cyrus qui a eu son petit succès…
Bref, un chouette moment musical, pendant lequel j’ai découvert que mes potes étaient largement polyglottes ! 😉 [du moins, quand il s’agit de pousser la chansonnette]
Brussels Jazz Weekend
Chaque année, le dernier week-end de mai, c’est le Brussels Jazz Weekend : des concerts organisés gratuitement à travers toute la ville, que ce soit sur des scènes ouvertes (Bourse, Grand Place, …) ou dans des bars/restos qui proposent également des concerts pendant l’année. Même si j’écoute assez peu de Jazz au quotidien, j’aime aller y faire un tour si ça rentre dans mon planning : c’est l’occasion de découvrir de nouveaux groupes et de profiter de la ville qui prend déjà un petit air de vacances [bon, ça, c’est quand la météo décide d’être coopérative !].
Cette année, j’y suis allée le samedi et j’ai notamment découvert le groupe John Ghost qui m’a beaucoup plu ! Leur prestation était assez variée avec des morceaux assez doux et d’autres plus enjoués. Un groupe à ajouter sur ma play-list “pour bosser”.
Expositions
Histoire de ne pas rire à Bozar
J’ai profité des longs weekends de début mai pour aller faire un tour du côté de Bozar et de son exposition sur les surréalistes.
On y explore l’histoire du mouvement surréaliste, durant une soixantaine d’années. On y retrouve, évidemment, les grands classiques de la peinture tels que Magritte, Paul Delvaux ou Dali mais aussi la création du pan littéraire du surréalisme avec Paul Nougé, entre autres.
J’ai particulièrement apprécié la place accordée à deux femmes surréalistes : Jane Graverol et Rachel Blaes, qui bénéficient toutes deux d’un “chapitre” entier au sein de l’exposition, avec un pan de mur expliquant leur biographie créative et plusieurs murs consacrés à leurs œuvres.
J’ai trouvé que c’était une expo bien documentée, assez aérée malgré le monde présent en ce jeudi de vacances scolaires et proposant des œuvres encore inédites [pour moi] d’artistes que j’avais déjà rencontrés dans d’autres musées / expositions.
Une très belle expo que vous pouvez encore admirer jusqu’au 16 juin.
Cinéma
Elle était gentille et n’a jamais eu d’enfant
Avec l’ensemble du gratin culturel bruxellois, je suis allée voir le documentaire de Cécile Voglaire au Jacques Franck. Tout démarre avec la définition du terme nullipare. Sous la forme d’un témoignage sur la découverte de sa stérilité, Cécile nous raconte comment s’est construit son désir d’enfant puis comment elle a dû surmonter la découverte de sa stérilité. Elle a eu l’envie d’en faire un film et de faire témoigner d’autres femmes, de générations diverses, qui n’ont pas pu ou n’ont pas voulu avoir d’enfant. Rien de bien nouveau sous le soleil mais les témoignages de certaines intervenantes m’ont particulièrement touchée.
Un documentaire qui montre encore à quel point il est important d’offrir des représentations de tous les modes de vie, pour que chacune et chacun puisse assumer le plus pleinement possible ses (non)choix de vie.
The Dead don’t Hurt
Je ne connaissais rien de ce film, si ce n’est qu’il était réalisé et joué par Viggo Mortensen et j’ai suivi aveuglément l’envie de celui qui me le proposait ! Pourtant, je vais vous avouer qu’un western, ça ne me vendait pas spécialement du rêve… Et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une magnifique histoire d’amour entre une femme et un homme qui se veulent tous les deux résolument libres.
On y suit l’histoire de Vivienne, une jeune femme d’origine québécoise qui décide de fuir la bonne société américaine dans laquelle elle vit [et son fiancé qu’elle fait tourner en bourrique] pour suivre, Holsen, un voyageur d’origine danoise qui lui a tapé dans l’œil. Tous deux s’installent dans une vieille bicoque du far west et commencent à apprivoiser la vie de couple. Jusqu’au jour où Holsen décide de s’enrôler, laissant Vivienne survivre seule dans ces terres hostiles.
Je me suis laissée surprendre par l’évolution de l’histoire, j’ai ri devant la répartie de Vivienne, eu des envies de meurtre face à certains comportements masculins, été charmée par les petites touches d’accent québécois et j’ai pleuré comme une greluche à la fin : je crois qu’on peut dire que j’ai aimé.
Théâtre
Les Dragons au théâtre de poche
Peut-être connaissez-vous déjà le roman Les Dragons de Jérôme Colin ? Il a été adapté au théâtre par Marie-Paule Kumps et c’est à voir en ce moment au Poche.
Il s’agit d’un seul en scène dans lequel on suit un homme d’une trentaine d’années qui revient sur les quelques semaines qu’il a passées dans un centre psychiatrique pour adolescent·es, quand il avait quinze ans. Dans cette pièce, il est question de la colère des adolescent·es et de leur incapacité, pour certain·es, à accepter les règles de la société dans laquelle nous vivons. Dans Les Dragons, on suit le cheminement de cet adolescent qui veut tout envoyer valser [et surtout, se barrer le plus rapidement possible] alors qu’il rencontre peu à peu les autres personnes qui vivent dans le centre. Une, en particulier, va le marquer à vie : c’est Colette.
C’est une pièce absolument bouleversante, qui vous prend aux tripes tout du long ! Je ne peux que vous conseiller d’aller la voir si elle passe par chez vous [ou de lire le roman, si ce n’est déjà fait !]. En plus, elle vante le pouvoir réparateur des livres…
La Convivialité au Rideau
Enfin, j’ai pu voir La Convivialité, spectacle qui me faisait de l’œil depuis des années mais pour lequel j’arrivais toujours bien trop tard !
En bonne romaniste, j’en ai bouffé de la théorie sur l’accord du participe passé et autres joyeusetés qu’on devait maîtriser pour mieux les enseigner [tout ça pour ne pas devenir prof, bravo !]. J’avais été complètement déconcertée quand notre prof de grammaire nous avait décortiqué l’ensemble des règles absurdes de la langue, expliqué comment elles pourraient être améliorées pour ensuite nous demander de lui régurgiter l’ensemble des règles du bon usage à l’examen [évidemment, j’avais commencé à tout mélanger !]. L’un de mes plus gros traumatismes d’examen de bac 1 ! 😀
Donc, aller voir un spectacle qui propose, avec humour, de faire preuve d’esprit critique envers l’orthographe, ça me parlait bien ! Ici, on commence avec une dictée [au grand désarroi de mon compagnon de galère, qui a toujours détesté ça]. Puis ensuite, on refait l’histoire des règles : Arnaud Hoedt et Jérôme Piron nous expliquent la naissance de certaines d’entre elles et accrochez-vous, ça va vous faire regretter les dizaines d’heures passées à essayer de les ingurgiter ! Puis ils élaborent, avec le public, une réflexion sur la manière dont on pourrait améliorer l’orthographe, non pas pour niveler la langue par le bas [comme on dit chez le Figaro] mais pour en faciliter son apprentissage afin que tout le monde puisse passer plus de temps à l’utiliser qu’à apprendre son fonctionnement.
C’est drôle, intéressant et participatif ! Bref, de quoi vous faire repenser votre rapport à la langue [et regretter vos vieux réflexes de grammar nazie ;)]. Et ils en ont tiré deux bouquins visiblement tout aussi drôles, si le spectacle ne passe pas par chez vous.
Podcasts
En mai, est sorti le premier recueil de poésie de Clara Ysé, ce qui signifie qu’elle a commencé une petite tournée de promo sur mes émissions de radio préférées ! J’ai donc pu nourrir mon obsession en l’écoutant dans Et Dieu dans tout ça ?! ou sur Grand Canal avant de me précipiter en librairie pour acheter son recueil.
On reste dans la poésie avec cet excellent épisode de L’Affranchie qui recevait Maud Joiret, autrice et poétesse belge que j’ai découverte avec Marées vaches.
Dans le Book Club de France Culture, on a déconstruit le mythe de l’allumeuse [j’ai donc appris que ce terme faisait référence aux prostituées qui sortaient quand on allumait les réverbères]. Hop, un nouveau livre sur ma liste d’envies !
Et si vous aimez les romans de Jonathan Coe, Virginia Woolf ou Philippe Roth, vous connaissez forcément Josée Kamoun, sa traductrice ! Elle parle de son métier dans cet épisode absolument passionnant !
Et vous, qu’est-ce que vous avez aimé en mai ?!
2 commentaires
Sacha
Merci pour les liens, j’irai sûrement écouter Josée Kamoun !
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