Comme les amours de Javier Marias
En 2023, on reprend la participation régulière au bookclub #cemoiscionlit avec Javier Marias et son roman, Comme les amours.
Résumé
Maria est éditrice. Chaque matin, elle petit-déjeune dans la même cantine de quartier avant de se rendre au travail. Elle y croise quotidiennement un couple qu’elle aime observer tant il lui semble correspondre au “couple parfait”.
Jusqu’à ce matin d’été où ils ne viennent pas… Ni les suivants. Quelques temps plus tard, Maria apprend que l’homme a été assassiné, le fameux dernier jour qu’elle les a observés.
Pourquoi ce crime ? Qu’est devenue sa femme ? Ces questions obsèdent Maria jusqu’au jour où elle la recroise et fait, par la même occasion, la connaissance du meilleur ami du défunt, un certain Javier.
Ce que j’en ai pensé ?!
La dernière fois que je vis Miguel Desvern ou Deverne fut aussi la dernière fois que sa femme Luisa le vit, ce qui n’en est pas moins étrange, peut-être même injuste, puisque c’était elle sa femme, et moi en revanche, une inconnue qui n’avait jamais échangé avec lui le moindre mot.
Si le résumé que je vous en ai fait ou celui de la 4e de couverture vous laisse penser que vous êtes face à un thriller, détrompez-vous tout de suite ! Ou en tous cas, n’attendez pas à trouver du suspens avant la 2e moitié du roman.
Ici, l’auteur s’attache à nous faire part des nombreuses réflexions qui hantent la narratrice suite à sa “rencontre” avec “le couple parfait”. Elle s’imagine leur vie avant le drame puis ce que cela a dû impliquer pour Luisa [l’épouse]. Elle se refait un film, se place dans la peau de chacun à différents moments de leur vie, se rappelle les différents moments où elle les a croisés et la manière dont ils se comportaient.
Puis elle fait la connaissance de Javier et là, sa vie bascule. Elle nous relate leurs nombreuses discussions qui tournent principalement autour de sujets comme l‘amour, la mort et la place des défunts dans la vie de ceux qui restent. Joyeux, n’est-ce pas ?! 😉 Javier et Maria ont alors de nombreux échanges à propos d’œuvres de fiction qui leur permettent d’exprimer leur point de vue sur ces sujets. Les trois principales sont Le Colonel Chabert de Balzac, Lady Macbeth de Shakespeare et Les trois mousquetaires d’Alexandre Dumas. Javier Marias [tiens, c’est seulement maintenant que je tilte sur le fait que les prénoms de ses 2 protagonistes principaux composent son propre nom. Coïncidence ?! Je ne pense pas !] recopie de longs passages de ces œuvres et en propose diverses analyses. C’est intéressant de relire ces textes sous les angles qu’il évoque.
Le temps qui passe exaspère et condense tout orage, même si au début il n’y avait pas un seul nuage à l’horizon.
Comme les amours est un roman exigeant, qui demande beaucoup de concentration pour ne pas se perdre tout au long des trop nombreuses digressions de la narratrice. On y retrouve un petit côté “flux de conscience” qui pourrait faire penser à Proust ou à Woolf. L’auteur affectionne les très longues phrases, les énumérations et les redondances. Néanmoins, j’y ai trouvé un certain plaisir de lecture [surtout dans la seconde moitié] et j’ai surligné un grand nombre de ses fulgurances. Il fait également preuve d’une certaine autodérision, critiquant allègrement les travers des écrivains et du monde de l’édition de manière générale.
Je relirai donc sûrement Javier Marias à l’occasion ! Merci à Oxyne et à Amélie pour l’organisation de cette première édition du bookclub de 2023 ; c’était à nouveau une expérience très enrichissante !
Infos pratiques
- Titre : Comme les amours
- Auteur : Javier Marias
- Traductrice : Anne-Marie Geninet
- Édition : Folio, 2011
- Nombre de pages : 421 pages
- Genre : contemporain
- Challenge : #cemoiscionlit
3 commentaires
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Moka
Bravo ! Après avoir vu pas mal de lectrices le laisser en cours de route, je vois que tu es parvenue à la fin !