L’Archéologue et la romancière d’Agatha Christie
Après l’écoute de ce podcast, j’ai eu envie de lire un témoignage de femme voyageuse pour le challenge #LesClassiquesCestFantastique. J’ai donc vérifié ce qui était disponible dans ma bibliothèque communale [pas grand chose, sur ce coup-là] et j’ai pris L’Archéologue et la romancière d’Agatha Christie [c’est une autrice classique dans son genre donc pour moi, ça marche ! :D]
Dans cette autobiographie, Agatha nous raconte ses péripéties alors qu’elle accompagne son second mari en Syrie pour une série de fouilles archéologiques. Nous les suivons au moment où ils font leurs recherches pour déterminer sur quel site ils vont s’installer pour travailler, puis une fois celui-ci choisi, nous découvrons comment s’organise leur vie sur place.
Là où j’ai débord été déçue, c’est que la 4e de couverture nous parle d’une Agatha fraichement divorcée qui part à l’aventure… Or, dans cet ouvrage, on la suit remariée et assez loin de la femme indépendante que j’imaginais à la lecture de cette quatrième [il faut arrêter d’inventer n’importe quoi comme ça mesdames et messieurs les éditeur·ices !].
L’autrice fait preuve de beaucoup d’humour et d’auto-dérision [mais cette autodérision est malheureusement souvent grossophobe], ce qui rend cet ouvrage un peu moins indigeste. [Je crois que j’avais lu tous ses romans quand j’étais enfant, mais je n’en ai plus aucun souvenir, je ne sais donc pas si cet humour est un trait caractéristique de sa plume.] En dehors de cela, je l’ai trouvé assez ennuyeux. C’est assez répétitif : les longs trajets dans la chaleur désertiques pour atteindre des tertres “magnifiques” [sans que l’on sache ce qui les rend particuliers], les plaintes contre l’avarice et la bêtise de leurs employés, les plaintes contre certaines coutumes des locaux ou l’inefficacité de la banque ou de la poste, etc. Bref, ça “pue” un peu le colonialisme hautain cette autobiographie…
Par contre, ce que j’ai retenu de cet ouvrage, c’est qu’à l’époque les militaires français contrôlaient la région et semblaient bien profiter des richesses de la région et exploiter les populations locales tandis que les archéologues occidentaux débarquaient régulièrement, chassaient les habitants des lieux les plus confortables pour les réquisitionner, pillaient les sites archéologiques pour enrichir les musées de leurs pays [en laissant quelques objets aux autorités de la régions pour dire que…]. Le genre de choses dont on se vante assez peu de nos jours, donc la piqûre de rappel est plutôt bénéfique !
Bref, cette lecture ne me laissera pas une grande impression et en disait finalement assez peu sur la manière dont Agatha Christie écrivait ses romans tout en travaillant pour son mari, ce qui m’intéressait au premier abord. Et curieusement, cela ne m’a pas forcément donné envie de me replonger dans son œuvre de fiction.
Infos pratiques
- Titre : L’Archéologue et la romancière (Come, Tell me How you Live – 1946)
- Autrice : Agatha Christie Mallowan
- Traducteur : Jean-Noël Liaut
- Édition : Payot, 2005
- Nombre de pages : 254 pages
- Genre : autobiographie
Et voilà pour mes voyages avec les classiques du mois de mai !
Le premier épisode, si vous l’avez loupé, c’était avec L’odyssée…
3 commentaires
mespagesversicolores
Pas vraiment tentée par cette autobiographie..
Je me contenterai de ses romans.
Maghily
Hahaha tu as bien raison !
Si je ne l’avais pas lu dans le cadre de votre challenge, je l’aurais abandonné 😉
Alice
Ah dommage, ça aurait pu être intéressant effectivement ! Je l’ai beaucoup lue aussi, et comme toi, n’en garde que peu de souvenirs. J’avais récupéré La maison biscornue chez ma mère, que je me souviens avoir beaucoup aimé, mais il ne bouge pas de la PAL pour le moment …