Ma cousine Rachel de Daphné du Maurier
Le premier roman dont j’avais envie de vous parler dans le cadre de Mars au féminin, c’est Ma cousine Rachel de Daphné du Maurier. J’ai découvert cette autrice, il y a quelques mois, avec The Frenchman’s Creek, l’un de ses romans moins connus.
Résumé
Philip Ashley, 24 ans, a toujours vécu en Cornouailles dans le vaste domaine de son cousin Ambroise, dont il est l’héritier. Les deux hommes vivent de manière assez retirée et sont assez hermétiques à la vie mondaine.
Un hiver, Ambroise doit aller séjourner en Italie pour soigner sa santé fragile. Philip, quant à lui, reste chez eux pour veiller sur le domaine. Après quelques mois, Ambroise annonce son mariage avec une certaine Rachel et décède brutalement. C’est alors que Rachel arrive au domaine…
Ce que j’en ai pensé ?!
Pour être tout à fait honnête, je pense que j’avais trop d’attentes vis-à-vis de ce roman. Je partais donc avec un avis un peu biaisé.
Globalement, j’ai apprécié ma lecture. Nous sommes dans un quasi huis-clos dans ce grand domaine des Cornouailles [si on excepte les quelques sorties en ville que font les personnages]. Philip, qui, de base, est un jeune homme passablement misogyne et peu avenant, a eu l’occasion de se faire une idée peu glorieuse de sa cousine Rachel, par l’intermédiaire des lettres qu’Ambroise lui ai envoyées durant son séjour en Italie. Il ne s’apprête donc pas à lui faire un très bon accueil, au grand dam de son tuteur. Mais Philip déchante assez rapidement à la rencontre de Rachel… Daphné nous offrant son premier retournement de situation.
Au moins, me dis-je en découpant la viande froide avec un bel appétit, elle n’a pas besoin qu’on la serve. Elle a, Dieu merci, une certaine indépendance d’esprit, qu’on pourrait qualifier de non féminine… La seule chose qui m’agaçait était qu’elle parût accepter de bonne grâce et même avec plaisir mon attitude à son égard, attitude que j’espérais tranchante. Elle prenait mon ironie pour de la jovialité.
Nous suivons ensuite l’évolution des relations entre Philip et Rachel. Là où Philip est assez prévisible, Rachel reste nimbée de mystère, tout comme ses intentions. A chaque fois qu’on pense avoir deviné ses desseins, le doute nous assaille. Néanmoins, et c’est à ce niveau que j’ai été déçue, je m’attendais à davantage de tension dans la narration. Or, celle-ci n’est présente qu’à quelques moments dans le roman. Le reste du temps, nous avons droit aux pensées tourmentées d’un Philip immature et égoïste, ainsi qu’aux scènes de leur vie quotidienne. L’ensemble du roman est écrit du point de vue de Philip, à la première personne du singulier.
Le personnage de Rachel est très intéressant. Au-delà de son aura mystérieuse, c’est surtout une femme libre, passionnée, qui choisit de prendre son destin en main tout en se soumettant suffisamment à l’autorité des hommes qui l’entourent pour ne pas les brusquer dans leur virilité fragile. Elle semble parfaitement maîtriser les codes qui lui permettent d’obtenir la liberté dont elle a besoin, sans brusquer ses contemporains.
Dans ce roman, l’autrice aborde la situation économique compliquée des femmes de cette époque qui sont sous la tutelle de leur mari et tributaires de leur bon vouloir quand il s’agit d’établir leur contrat de mariage. On voit ainsi que, dans le cas où d’autres héritiers existeraient, elles peuvent être laissées totalement démunies. Ce qui explique pourquoi certaines d’entre elles choisissent de se remarier assez vite après la mort de leur premier époux.
Le roman se termine en nous laissant de nombreuses questions. J’ai trouvé la fin assez précipitée, limite un peu brouillon après tant de chapitres plutôt lents.
Je compte néanmoins continuer mon exploration de la bibliographie de Daphné du Maurier car ses romans me font passer de bons moments de lecture et proposent des personnages qui sortent de l’ordinaire, pour l’époque.
Infos pratiques
- Autrice : Daphné du Maurier
- Titre : Ma cousine Rachel
- Traductrice : Denise van Moppès
- Édition : Le Livre de Poche, 2014
- Nombre de pages : 383 pages
- Genre : thriller psychologique, classique
5 commentaires
chibitoutcourt
Oh je ne connaissais pas ce roman de l’autrice ! J’aimerais bien la découvrir avec Rebecca dont on parle beaucoup quand on parle de Daphné du Maurier mais je vais p’tet essayer Ma cousine Rachel finalement. Moins de pression autour de celui-ci ^^
Maghily
C’est le préféré de Paper Palace, il me semble [comment faire augmenter la pression d’un coup ;)].
Il a également eu droit à deux adaptations ciné [en 1952 et en 2017, ce qui l’avait remis sur le devant de la scène littéraire. C’est comme ça que je l’avais découvert].
C’était Rebecca qui me tentait le plus également mais curieusement, on le trouve beaucoup moins fréquemment en bouquinerie ! 😉
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