Ma PAL de l’automne 2019
Si vous me suivez régulièrement, vous devez vous dire “mais elle a pas déjà sorti deux PAL automnales, début septembre ?!” et vous n’auriez pas tout à fait tord… Mais étant donné que les deux challenges que je vous avais présentés se terminent bien avant la fin officielle de la saison, il faut bien aussi prévoir la fin de saison ! 😉
Bilan de ma PAL de l’été
Alors, une chose est sûre, cette année, je suis vraiment peu disciplinée avec les lectures que je place dans mes piles à lire [surtout ceux qui sont rédigés en anglais]. Puisque pour la deuxième fois, je n’en ai pas sorti How to be a Woman de Caitlin Moran. Je crois que je vais arrêter les frais avec cette lecture et la laisser à nouveau dormir dans mes bibliothèques jusqu’à ce que l’envie me prenne de l’en sortir.
J’ai également beaucoup lutté avec Orientalism d’Edward Said : ici, je pense que j’ai présumé de mon niveau en anglais. Le livre est intéressant mais, si j’ai bien compris, il s’agit de la thèse de l’auteur, publiée en 1979. Dès lors, le style est très académique, les phrases sont à rallonge avec des tournures parfois alambiquées qui me font perdre le fil. J’ai actuellement lu 73 pages mais cela me demande beaucoup d’énergie [ce que je n’ai absolument pas en période de rentrée plus que chaotique – dixit, la mamie qui a été dormir à 21h un vendredi soir tellement elle était exténuée]. Donc, je pense le picorer petit à petit, quand je me sens d’attaque mais j’arrête de me mettre la pression en le plaçant dans mes PAL ! 😉
Pour le reste, mon été a été assez prolifique ! J’ai lu 13 livres dont quelques briques qui ne se lisaient pas en 2-3 jours. Il y a de un tout petit peu de bande dessinée, des essais/témoignages, des romans en tous genres. On découvre cela ensemble…
- Phoolan Devi, Reine des bandits de Claire Fauvel : cette BD m’avait été offerte par Xa à mon anniversaire et j’attendais avec impatience d’être en juillet pour pouvoir la lire [qu’est-ce que l’on ne ferait pas pour respecter ses challenges ?!]. C’est une BD passionnante dont j’aimais beaucoup les traits et les couleurs. On y suit l’histoire de Phoolan Devi, une jeune indienne mariée alors qu’elle n’était encore qu’une enfant à un homme violent. Elle ne supporte pas cette vie et s’enfuit de chez son mari, commence alors une vie de hors-la-loi. J’avais découvert son existence dans l’un des tomes des Culottées de Pénélope Bagieu et j’avais vraiment envie d’en savoir plus. C’est violent mais porteur d’espoir.
- Le Carnet d’Or de Doris Lessing : il s’agissait de LA lecture que je voulais absolument réaliser cet été car Hajar en avait dit beaucoup de bien et je savais qu’il me fallait un minimum de cerveau disponible pour parvenir à profiter de cette lecture correctement. Je n’ai pas autant aimé ce roman qu’espéré, notamment à cause des longues parties sur le communisme qui m’ennuyaient un peu, mais ce fut tout de même une lecture très intéressante, qui soulève des questions importantes quant à la question féminine et je le recommande vivement !
- Aux portes de l’éternité de Ken Follet : c’était la deuxième brique que je souhaitais absolument lire durant mes vacances. Là encore, ce fut un plaisir de retrouver la plume de l’auteur et les personnages que nous avions déjà suivis au cours des précédents tomes. C’était un volet parfois plus superficiel que les précédents, surtout pour ce qui est des relations amoureuses entre les protagonistes mais j’ai adoré suivre l’histoire de la seconde moitié du XXe siècle.
- Moi, Malala de Malala Yousafzai : j’avais choisi ce témoignage pour la catégorie de septembre du FéminibooksChallenge, qui demandait de lire l’histoire d’une sorcière, ce qu’est clairement Malala aux yeux des Talibans. Il n’est pas encore chroniqué puisque je l’ai terminé jeudi soir. Ce qui peut surprendre dans ce livre, c’est que nous suivons bien davantage l’histoire politique du Pakistan et la montée en puissance des Talibans que la vie même de Malala [celle-ci est plus présente dans les deux dernières parties du livre]. De ce point de vue, ce roman est très intéressant et nous ouvre les yeux sur un mode de vie entièrement différent de ce que nous pouvons connaître en Occident. J’avoue que par moment, le ton de Malala m’exaspérait un peu : elle semble avoir eu des réflexions hyper poussées dès l’âge de 8-9 ans, ce qui me semble exagéré. Surtout qu’à côté de cela, elle avait encore des jeux et des réflexions très enfantines au début de l’adolescence, lorsqu’elle raconte les moments passés avec ses amies. On dirait également que les journalistes qui s’intéressaient à elle buvaient presque ses paroles alors qu’elle était très jeune. Je ne me suis pas penchée sur cet aspect de sa vie, mais j’ai l’impression que cette vision est peut-être un peu déformée… Néanmoins, c’est un témoignage important qui nous rappelle l’importance de l’éducation pour tous et les ravages que peut faire l’ignorance.
- Miss Cyclone de Laurence Peyrin : une jolie histoire d’amitié entre deux adolescentes qui n’ont pourtant pas grand chose en commun, sur l’île de Coney Island, dans les années 80. Ce roman amène également beaucoup de réflexions sur la vie de couple, les pressions familiales et l’épanouissement personnel. Il est beaucoup moins léger que ce que sa couverture girly ne laisse présager mais il se dévore, littéralement.
- L’Enfant de sable de Tahar Ben Jelloun : comme je vous l’ai dit il y a peu, je n’ai pas vraiment accroché à ce roman dont le thème principal est celui de l’identité. On suit l’histoire d’Ahmed, huitième fille d’une famille qui ne compte aucun garçon. Son père va décider qu’elle sera mâle, qu’importe ce que la nature a décidé. Comment vivre dans un corps qui ne correspond pas à l’image que l’on doit renvoyer à la société ? C’est là toute la question.
- Ni poète, ni animal de Irina Teodorescu : un roman de la rentrée littéraire que j’ai reçu dans le cadre d’une opération de Masse Critique. Une lecture qui m’a laissée mitigée car elle m’a semblé très décousue. Il s’agit du témoignage, sur base de ses souvenirs d’enfants, d’une femme qui habite désormais à Paris mais a vécu la chute du régime de Ceausescu.
- It doesn’t have to be crazy at work de Jason Fried et David Heinemeier Hansson : dans cet essai, les deux hommes nous racontent quelle politique ils ont décidé d’instaurer au sein de leur entreprise [ils vendent un logiciel informatique et son support à d’autres entreprises/clients]. Ils multiplient les conseils pour faire en sorte d’obtenir le meilleur équilibre possible entre vie privée et vie professionnelle. Certains conseils tombent sous le sens, d’autres sont plus originaux. Je pense que c’est un essai qu’il faudrait que je glisse subrepticement à certains de mes responsables… Néanmoins, j’ai parfois été ennuyée par le ton des auteurs : c’est très américain, avec beaucoup d’injonctions, ce qui peut parfois avoir le don de m’exaspérer.
- Purgatoire des innocents de Karine Giébel : ici, j’ai complètement changé de genre avec ce thriller plus que haletant, parfois très gore où l’on suit simultanément une bande de braqueurs qui retiennent en otage une vétérinaire pour qu’elle soigne leurs blessés et un prédateur sexuel qui traque sa nouvelle proie. Je ne m’attendais pas à un roman aussi pervers : j’en ai eu l’estomac retourné à plusieurs reprises. Certains retournements de situation se voyaient arriver assez longtemps à l’avance mais la fin est tout de même parvenue à me surprendre. Je retenterai l’expérience avec cette autrice, surtout que mes collègues m’ont garanti que c’était, jusqu’à présent, le plus gore d’elle qu’elles aient lu.
- The Girls d’Emma Cline : dans ce roman, on suit Evie, une adolescente de 13 ans qui s’ennuie pendant l’été et va commencer à fréquenter ce qui s’avère être une des sectes les plus sanglantes des États-Unis des années 60. C’est un roman sur les tourments de l’adolescence et sur les ravages de l’emprise. J’en suis ressortie assez mitigée alors que j’en avais entendu des avis dithyrambiques.
- Rouge impératrice de Léonora Miano : Léonora Miano est assurément ma plus belle découverte littéraire de l’année 2019. Avec ce nouveau roman, elle nous propose une Afrique futuriste qui aurait pris son avenir en main pour s’extraire de l’oppression des pays occidentaux. On y suit une histoire d’amour atypique, chargée d’une expérience très spirituelle, entre le chef d’État et une universitaire qui travaille sur les populations qui vivent en marge de cette nouvelle société. C’est un roman dense sur le racisme, sur le pouvoir du féminin, sur la tolérance. Je l’ai beaucoup aimé mais je pense qu’il ne plaira pas spécialement à tout le monde et qu’il demande d’avoir l’esprit suffisamment clair et disponible pour s’y plonger.
- Les Yeux rouges de Myriam Leroy : encore un roman de la rentrée littéraire que je n’ai pas eu le temps de vous chroniquer ! Ici, l’autrice nous propose une histoire de harcèlement qui commence via les réseaux sociaux. On y suit l’évolution de la protagoniste au fur et à mesure que ce harcèlement s’intensifie et les conséquences que cela produit sur sa vie personnelle, professionnelle mais aussi sur sa santé physique et mentale. L’autrice travaille beaucoup avec du discours rapporté, on accède assez peu aux pensées de la narratrice. C’est déroutant au début mais cela se laisse vraiment dévorer. Je trouve que le succès de ce roman est largement mérité.
- Le Grand Quoi de Dave Eggers : ici, il s’agit de l’autobiographie romancée de Valentino Achar Deng, un Enfant perdu du Soudan. On y suit son parcours depuis les premières attaques qu’a subi son village de la part des Murahaleens [combattants quasi mercenaires à la solde du régime musulman de Khartoum] jusqu’à sa tentative d’intégration aux États-Unis, une fois adulte. Même si j’avais parfois du mal avec la manière dont cette histoire était racontée : les nombreuses répétitions, les passages un peu longs, etc., je trouve qu’il s’agit d’un livre important. Personnellement, je n’étais pas au courant de l’histoire récente [1980 – 2007] du Soudan et je ne savais pas pourquoi la population là-bas était aussi pauvre et persécutée. C’est absolument bouleversant, cela nous fait prendre conscience de ce qu’est la vie dans les camps de réfugiés et après avoir lu un tel livre, je ne vois pas comment quiconque pourrait encore tenter de reprocher à un réfugié soudanais [ou de n’importe quel pays en guerre d’ailleurs] de vouloir tenter de se reconstruire en Occident. On a une chance folle de vivre de ce côté-ci de la planète et ce genre de livre nous aide à nous en rappeler. C’est plus que nécessaire.
Et pour cet automne 2019 ?!
Je vous ai déjà mentionné les deux challenges littéraires auxquels je participe pour cet automne : le Back to Books Challenge et le Pumpkin Autumn Challenge. Pour eux, je me suis déjà concocté deux PAL que vous pouvez retrouver ici. J’avoue, j’en ai déjà quelque peu dévié mais vous découvrirez tout cela dans mes articles bilans. 😉
A côté de ces lectures que je souhaitais “m’imposer”, d’autres sont venues montrer le bout de leur nez et me tentent également beaucoup. Il est très clair que je ne parviendrai pas à tout lire dans les temps impartis. Il est également fort possible que certains ouvrages que je vais vous présenter ci-dessous finissent par en remplacer d’autres dans le cadre des challenges… On verra ce que l’automne nous réservera !
Tout d’abord, je vais recevoir La Famille Mandible de Lionel Shriver, qui vient d’être publié chez Pocket. Je l’ai gagné grâce à Babelio et devrai le recevoir prochainement. Celui-là, pas le choix, il devra être lu dans le courant du mois d’octobre si je veux respecter mes engagements ! Ce roman nous propulse dans les USA des années 2029 à 2047 et nous allons suivre une famille qui tente de survivre à une énième crise économique alors que vient d’être élu le premier président latino… Je suis curieuse de voir ce que cela va donner, j’ai entendu à la fois du positif et de négatif de ce roman qui se révèle être un sacré pavé.
La semaine dernière, j’ai également eu la surprise de découvrir les épreuves corrigées du dernier Luca Di Fulvio, Les Prisonniers de la liberté, qui m’attendaient dans mon ancien appartement. J’espère pouvoir en caser la lecture prochainement même si je suis déjà en retard puisque le roman sortait le 12 septembre… On va y suivre le destin de deux femmes et un homme qui souhaitent recommencer une nouvelle vie, à Buenos Aires, en 1913.
La semaine dernière toujours, j’ai reçu de la part de Xa, le dernier Jonathan Coe intitulé Le Cœur de l’Angleterre. Il s’agirait de la suite de Bienvenue au club et du Cercle fermé, les romans par lesquels j’ai connu et adoré l’auteur [oui, il me connaît bien]. Ce roman est censé répondre à la question “Comment l’Angleterre en est-elle arrivé là [aka le Brexit]?”. Étant donné qu’il s’agit d’un roman de la rentrée littéraire et que je suis toute excitée à l’idée d’avoir ce roman, j’aimerais le livre très prochainement.
Lors de ma dernière virée chez Pêle-Mêle début septembre, j’ai trouvé l’autobiographie de Gloria Steinem, Ma Vie sur la route que j’avais très envie de lire et ce, d’autant plus, depuis que j’avais écouté son passage dans La Poudre.
J’y ai également trouvé The Woman in White de Wilkie Collins dans cette superbe édition de chez Penguins. Vu qu’il s’agit d’une des premières enquêtes policières de la littérature anglaise, je me dis qu’il serait parfait pour le Pumpkin Autumn Challenge ! A voir si je trouve le courage de m’y plonger car c’est quand même une brique de plus de 700 pages, en anglais !
Et tant qu’on parle de brique en anglais, j’aimerais vraiment beaucoup commencer la série A Game of Thrones de G.R.R. Martin dont j’ai trouvé le premier tome en VO. Mais vu que j’en procrastine la lecture en français depuis au moins trois ans, je suis assez sceptique quant à mes chances de le voir sortir de la bibliothèque cet automne.
Enfin, s’il me reste encore quelques soirées à occuper, j’aimerais lire Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estès sur lequel je m’étais précipitée quand je l’avais croisé en librairie l’été dernier et qui attend toujours que je me décide à l’ouvrir [trop de livres et si peu de temps à leur consacrer, le drame de toute lectrice…].
Voilà pour ce que vous risquez de voir passer par ici dans les prochains mois… N’hésitez pas à me dire si vous en avez lus certains et à m’aider à les prioriser ! 😉 Et surtout, dites-moi dans les commentaires ce que vous avez prévu de lire dans les prochaines semaines.
4 commentaires
Eloo
Je te souhaite de belles lectures… et un bon Pumpkin Autumn Challenge
Maghily
Merci pour ton passage par ici 🙂
Je te souhaite également de très belles lectures.
mespagesversicolores
J’ai encore Bienvenue au club mais je ne l’ai jamais terminé!
Maghily
Il ne te plaisait pas ?
Jamais que je n’en ai plus un grand souvenir… J’avais été prise d’une frénésie Jonathan Coe, ya 10-13 ans… 😀