Le Chant d’Achille de Madeline Miller
Le Chant d’Achille, j’en avais beaucoup entendu parler il y a 2-3 ans sur certaines chaines booktube, arrêtées depuis lors : les avis étaient très positifs mais cela ne me tentait pas plus que cela car je ne suis pas une grande amatrice de mythologie. Puis, il y a quelques mois, l’autrice est revenue sur le devant de la scène avec Circé, un roman dont j’attendais la sortie poche car le sujet m’attirait beaucoup plus [même si on reste dans la mythologie]. C’est à ce moment-là que je suis tombée sur ce roman chez Pêle-Mêle et que je me suis lancée…
Résumé
Patrocle est un jeune garçon timide et peu sûr de lui, destiné à être roi comme son père. Jusqu’au jour où il va être contraint à l’exil. Il fait alors une rencontre qui va bouleverser sa vie, celle d’Achille, futur Héro de la Guerre de Troie. On suit le destin de ces deux jeunes hommes, d’après le point de vue de Patrocle, jusqu’à la conclusion de cet événement mythique.
Ce que j’en ai pensé ?!
Je ne connaissais pas l’histoire de la Guerre de Troie [hé non, je n’ai pas vu le film…], ni celle des deux personnages [ouep, ma culture laisse clairement à désirer dans ce domaine] donc je partais totalement à l’aveugle pour découvrir ce récit [même si je savais que cela n’allait pas se finir de manière joyeuse, merci #lesgens qui dévoilent la fin dans leur avis sous prétexte que tout le monde la connaît déjà -_-]. J’ai trouvé que l’autrice jongle assez bien avec le niveau d’information qu’elle donne tout au long du roman, sur les différents personnages mythologiques pour que les lectrices ou lecteurs novices bénéficient de toutes les informations nécessaires sans toutefois noyer celles et ceux qui connaîtraient déjà le mythe d’origine.
Patrocle et Achille sont deux personnages dont je n’aimais pas particulièrement le caractère : Patrocle est fort geignard et Achille, beaucoup trop égocentrique. Pourtant, j’ai été touchée par leur relation et la profondeur de leur sentiments.
Madeline Miller aborde des questions importantes que l’on trouve trop peu souvent dans la littérature blanche contemporaine [du moins, dans les romans que j’ai pu lire jusqu’à présent]. Ici, elle témoigne du fait que, jusqu’à un certain âge, l’homosexualité peut être tolérée comme une passade [faut bien que jeunesse se fasse, toussa…] mais qu’une fois adultes, il est attendu des jeunes hommes qu’ils rentrent dans le “droit chemin” en épousant une femme et en lui faisant des enfants. C’est intéressant de voir comment ce couple est amené à être [ou non] respecté par les membres de son entourage comme un couple légitime. [Je précise que je donne ici mon avis en tant que femme hétéro, peu consciente des difficultés que peuvent vivre des personnes LGBT – n’hésitez pas à me dire si en fait, c’est très mal amené pour les personnes concernées]
J’ai également aimé lire les développements d’une nouvelle relation entre Patrocle et Briséis, une jeune femme à qui il a fait éviter le statut d’esclave sexuelle. Par le biais de cette jeune fille et d’autres qui subiront un sort moins envieux, l’autrice témoigne du statut de la femme comme butin de guerre et du viol, comme arme [des réalités qui sont toujours valables aujourd’hui, malheureusement]. On notera, d’ailleurs, que les femmes sont bien peu de choses dans la conquête d’un nouveau territoire et peuvent être sacrifiées plus facilement que des animaux…
Les premiers temps, nous n’arrivions pas beaucoup à communiquer, mais cela ne me dérangeait pas. Rester assis avec elle pendant que les vagues nous roulaient amicalement sur les pieds m’apaisait. Ces moments me rappelaient presque ma mère, si ce n’est que les yeux de Briséis étaient vifs et observateurs alors que les siens ne l’avaient jamais été.”
La relation aux parents est également largement discutée dans ce roman : leurs attentes vis-à-vis de leur progéniture, la violence d’un éventuel rejet, etc. Une fois encore, j’ai trouvé que l’autrice décrivait ces relations avec beaucoup de profondeur et de tact.
C’est donc un roman dont l’originalité principale tient dans la manière dont Madeline Miller décrit la psychologie des personnages et leurs interactions. Néanmoins, j’ai beaucoup aimé les scènes de combat qui étaient empreintes d’une certaine tension et m’ont régulièrement fait vibrer.
Le Chant d’Achille fut donc une belle découverte pour moi, qui m’encourage d’autant plus à me pencher sur Circé lorsque je le croiserai en libraire !
Infos pratiques
- Autrice : Madeline Miller
- Titre : Le Chant d’Achille
- Traductrice : Christine Auché
- Édition : Pocket, 2015
- Nombre de pages : 471
- Genre : contemporain, réécriture de conte
- Challenge : je ne peux pas le comptabiliser dans mon challenge FéminiBooks car je ne l’ai pas lu durant le mois de novembre, mais cela peut vous servir d’idée lecture.
3 commentaires
mespagesversicolores
Malgré ton avis positif, je ne suis pas spécialement tentée …
Maghily
Cela ne m’étonne pas : je ne pense pas que cela soit le style de livre que tu aimes plus que cela… 😉
Courage pour les derniers jours de travail ! 😉
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