Lecture

Les vies de papier de Rabih Alameddine

Cette semaine, je vous retrouve [enfin !] pour vous parler d’un livre qui m’avait pas mal tapé dans l’œil au moment de sa sortie poche [une couverture colorée avec plein de livres et c’est gagné…] et qui m’intriguait beaucoup depuis : Les vies de papier de Rabih Alameddine. Quand je l’ai croisé au détour des rayonnages de Pêle-Mêle, je n’ai pas vraiment réfléchi et il a rejoint mon sac déjà trop rempli.

Résumé

Aaliya Saleh est une dame âgée de 72 ans, aux cheveux [malencontreusement] teints en bleu qui vit seule dans son appartement de Beyrouth. Ancienne libraire, elle est passionnée de littérature et vit entourée de livres. Depuis plus qu’elle a 22 ans, elle est également traductrice amatrice et débute chaque année nouvelle avec un projet de traduction. Mais, cette année, Aaliya est bloquée : elle n’arrive pas à se décider sur le livre sur lequel elle voudrait travailler. Peu à peu, ses réflexions et ses hésitations la pousse à se pencher sur son passé…

Ce que j’en ai pensé ?!

Une vieille dame aux cheveux bleus, adorant lire et qui a choisi de vivre loin des autres êtres humains, dans son appartement de Beyrouth avec ses livres et ses souvenirs pour seule compagnie, cela avait un cachet qui m’inspirait [oui, je dois être un poil masochiste mais on passera sur cet aspect de ma personnalité]. D’autant plus qu’Aaliya est un personnage assez haut en couleurs, prompte à la remarque assassine, répudiée par son “petit zizi” de mari alors qu’elle n’avait que 22 ans et qui offre une vision assez atypique de la femme libanaise. Elle est souvent piquante lorsqu’elle évoque ses souvenirs et les hommes de son entourage [ex-mari, demi-frères, patron, etc.] en prennent souvent pour leur grade, ce qui m’a régulièrement fait sourire au cours de ma lecture.

Avant de quitter ce monde, le moustique amolli à la trompe défaillante se remaria deux fois et demeura sans enfant.

Beyrouth et son évolution à travers les années ont également beaucoup d’importance dans ce récit. Cela m’a fait prendre conscience de mon manque de connaissance à propos du Liban et de son histoire, ce qui m’a donné envie d’en apprendre davantage. On y découvre comment la population s’est débrouillée pour continuer à vivre son quotidien durant les années de guerre. C’est intéressant d’avoir ce regard sur la ville.

Vous vous en doutez, la littérature a également une grande place dans ce roman : Aaliya aime citer des auteurs étrangers pour illustrer ses réflexions. Malheureusement, je ne connaissais quasiment aucune des œuvres dont il était question [même si je connaissais certains auteurs de nom], ce qui pouvait s’avérer frustrant, surtout pour une passionnée de lecture qui estime avoir une culture littéraire relativement développée [aaaah l’égo !].

J’ai fait de la traduction mon maître et mes jours ont cessé d’être terriblement redoutables. Mes projets me distraient. Je travaille et les jours passent.

Ce roman, à travers les réflexions de son personnage, aborde des thèmes relativement universels tels que l’isolement, la solitude, le sentiment de décrépitude qui augmente avec le temps, la peur causée par la guerre ou encore le suicide.

Au début de ma lecture, j’étais vraiment enthousiaste face à ce roman, puis peu à peu, mon intérêt s’est émoussé. Cela est sans doute dû au fait qu’Aaliya fait énormément de digressions [elle le dit d’ailleurs elle-même] et qu’il ne se passe finalement pas grand chose, en termes d’intrigue. Ce n’est pas non plus un roman très réjouissant : certes, l’humour noir d’Aaliya pouvait aider à faire passer la pilule de certains événements mais globalement, j’avais de moins en moins envie de me replonger dans ce roman.

L’auteur présente vaguement d’autres personnages, comme les trois voisines d’Aaliya qu’elle appelle “les trois sorcières”. Je pense que cela aurait été intéressant de se pencher davantage sur la vie de ces trois femmes, cela nous aurait donné une autre vision de la vie dans Beyrouth et d’autres portraits de femmes, aux vies différentes et peut-être plus ouvertes sur le monde que celle d’Aaliya. Malheureusement, le roman se centre uniquement sur cette dernière.

Les trois sorcières mouillées font irruption dans mon entrée, elles parlent ensemble, toutes les trois en même temps, des voix aiguës à la Disney, j’en ai la chique coupée, je suis perplexe.

Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé les pensées autour de la littérature que l’on peut trouver ça et là dans le récit mais je n’ai pas été subjuguée par ma lecture… J’espère d’ailleurs que l’amie à qui je l’avais offert il y a un ou deux ans l’a aimé plus que moi [ça m’apprendra à offrir des romans que je n’ai pas lus] !

Infos pratiques

  • Titre : Les vies de papier
  • Auteur : Rabih Alameddine
  • Traducteur : Nicolas Richard
  • Édition : 10/18, 2017
  • Nombre de pages : 349 pages
  • Genre : contemporain
  • Challenge : ce roman me permet de remplir la catégorie “roman avec un personnage de plus de 65 ans” du challenge Mille vies en une.

 

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