Ceux qui restent de Marie Laberge
On se retrouve aujourd’hui pour parler d’une autrice québécoise que j’aime beaucoup, Marie Laberge, et d’un de ses derniers romans : Ceux qui restent. J’avais découvert Marie Laberge il y a environ dix ans [ouch, ça fait mal !] avec sa saga familiale Le goût du bonheur, que mes amies romanistes m’avaient offerte pour mon anniversaire. Dans ce roman-ci, qui est un “one-shot”, l’histoire se passe dans le Montréal d’aujourd’hui et quel bonheur de retrouver cette ville et de pouvoir se remémorer les endroits décrits !
Résumé
Sylvain, 29 ans, s’est suicidé dans la maison de campagne de ses parents, sans laisser d’explication pour son geste. Il laisse derrière lui, une femme et un petit garçon [Mélanie-Lyne et Stéphane], des parents au bord du divorce [Muguette et Vincent] ainsi qu’une maîtresse qui, sans vraiment le savoir, va finir par faire le lien entre tous ces personnages [Charlène]. Dans ce roman, nous suivons plus spécifiquement Vincent, Charlène et Mélanie, comme s’ils se racontaient à un journal, tantôt adressé à Sylvain, tantôt adressé à son fils, Stéphane. Est-il possible de se reconstruire, de vivre à nouveau normalement lorsqu’une de ses proches commet l’irréparable et qu’on a rien vu venir ? C’est la question à laquelle l’autrice tente de répondre de ce roman.
Ce que j’en ai pensé ?!
Comme vous avez pu le deviner par le résumé que j’ai fait de ce roman, il s’agit d’un roman polyphonique où chacun des personnages se raconte, soit à Sylvain, soit à Stéphane. Pour certains, c’est l’occasion de faire un véritable travail d’introspection, pour d’autres, il s’agit davantage de continuer un dialogue qui avait commencé avant le drame. Ce qui était compliqué, à mes yeux de lectrice francophone de Belgique, ce sont les chapitres rédigés sous l’identité de Charlène ou Mélanie qui usent toutes deux d’un français québécois fort prononcé. Que ce soit au niveau de la syntaxe ou dans les expressions, la langue utilisée était fort différente de ce dont j’ai l’habitude et cela pouvait parfois être un peu déroutant. Mais on s’y fait assez rapidement et j’ai trouvé que cela rendait le récit d’autant plus réaliste et immersif. Qu’importe le personnage, son identité transparaissait dans le style d’écriture choisi par l’autrice, sans que cela ne paraisse artificiel, ce qui est une jolie prouesse à mes yeux.
Comme souvent dans ce genre de roman choral, j’avais mes préférences et certains chapitres se lisaient avec plus de plaisir que d’autres. Les personnages de Vincent et Charlène sont passionnants car ils s’intéressent beaucoup aux relations qu’ils entretiennent, que ce soit celle qu’ils avaient avec Sylvain mais aussi, les nouvelles relations qu’ils créent au fil des années. Ils n’hésitent pas à se remettre en question et à chercher à s’améliorer, sans spécialement s’apitoyer sur leur sort : on les sent résolument tournés vers l’avenir, sans toutefois faire entièrement table rase du passé. Ils sont terriblement touchants. Par contre, j’ai moins accroché avec Stéphane que j’ai trouvé terriblement égocentrique ou Mélanie qui avait un peu trop tendance à jouer les Caliméro.
Globalement, j’ai bien aimé ce roman plein de douceur et de poésie dans la manière dont il décrit les relations humaines et plus précisément, la reconstruction après le deuil. Néanmoins, je lui ai trouvé quelques longueurs et répétitions, ce qui m’a empêchée d’en profiter pleinement. Quoiqu’il en soit, Ceux qui restent m’a donné envie de découvrir tous les autres romans de l’autrice que je n’ai pas encore eu l’occasion de lire, et surtout, de me plonger plus avant dans la littérature québécoise, bien trop méconnue de ce côté de l’Atlantique !
Infos pratiques
- Titre : Ceux qui restent
- Autrice : Marie Laberge
- Édition : Pocket, 2017
- Nombre de pages : 576 pages
- Genre : contemporain, drame
- Challenge : encore un roman qui me permet de valider le challenge Un pavé par mois de Bianca.
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