Les animaux ne sont pas comestibles de Martin Page
Je vous retrouve aujourd’hui pour ma revue annuelle d’un ouvrage qui traite de libération animale [en vrai, c’est du hasard, mais faisons comme si c’était réfléchi]. Comme je vous le disais ici, j’ai terminé Les Animaux ne sont pas comestibles de Martin Page en début de semaine et je souhaitais vous en parler un peu plus longuement.
Cet essai nous présente le cheminement personnel de l’auteur du statut de carniste, végétarien puis, finalement, végane mais aussi ses réflexions personnelles quant à la nécessité de cesser l’exploitation animale pour nous nourrir ou nous divertir. J’ai trouvé cet essai beaucoup plus accessible que celui d’Aymeric Caron pour quelqu’un qui ne serait pas particulièrement sensible à la question. Par contre, il est nettement moins documenté et fouillé. Martin Page ne nous explique pas ce qu’est le véganisme ou l’antispécisme, même s’il donne quelques informations de vocabulaire en début d’ouvrage ; il ne retrace pas non plus son histoire. Le but de l’auteur, c’est de témoigner de sa situation comme il le ferait dans une discussion amicale ou un repas de boulot avec, toujours, beaucoup de respect et de patience envers la personne qu’il aurait en face de lui. Ici, pas de jugement : tout végane a, un jour, consommé des produits d’origine animale et ce n’est pas en braquant notre interlocuteur qu’on va faire avancer la cause. Martin Page démonte également les clichés qui ont la vie dure quand il est question de véganisme : non, il ne faut pas spécialement être riche pour manger végane c’est même plutôt économique ; non, les véganes ne sont pas spécialement plus carencés que les omnivores ; oui, on peut être végane et gourmand, etc.
L’auteur insiste également sur le fait qu’être végane n’implique pas un désintérêt pour l’être humain, que du contraire ! Œuvrer pour la libération animale s’inscrit dans une logique de convergence des luttes, car si on parvient un jour à traiter les animaux correctement, on aura également plus de compassion pour les humains qui sortent de la norme et qui ont besoin d’un soutien ou d’une protection particulière : il fait, notamment, de nombreux parallèles avec le traitement des personnes malades.
Ainsi, Martin Page témoigne du fait que le véganisme est une lutte politique et sociale, pas uniquement un mode de vie ou de consommation. Sur le même thème, j’ai vu une courte conférence de Valentine Giroux qui explique assez bien l’importance de ce positionnement pour la survie du véganisme :
C’est donc un essai adapté aux personnes qui commencent à s’intéresser à la question de la libération animale et cherchent des arguments pour rejoindre le mouvement. Il peut également être lu par des personnes qui ne s’imaginent pas arrêter de manger des produits animaux : cela leur permettra de mieux comprendre ce qui se passe dans la tête d’un “bouffeur de légumes”. Par contre, je pense qu’il sera moins utile pour celles et ceux qui ont déjà pas mal fait le tour de la question : personnellement, je n’ai pas appris énormément en lisant cet ouvrage, mais il m’a conforté dans mon envie de devenir végane, à terme.
Par contre, si vous cherchez un livre qui mêle à la fois théorie et vie pratique, je vous rappelle que ma bible sur la question, c’est Planète végane d’Ophélie Véron !
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