Le Manoir de Tyneford de Natasha Solomons
Je reviens cette semaine avec un nouveau roman qui se déroule durant la Seconde Guerre mondiale [ça faisait longtemps !] : Le Manoir de Tyneford de Natasha Solomons.
Résumé
Elise a 19 ans lorsqu’elle se voit contrainte de quitter, seule, sa Vienne natale pour devenir femme de chambre dans le Dorset. Pendant ce temps-là, ses parents et sa sœur aînée, Margot, doivent rejoindre les Etats-Unis où ils devraient facilement trouver du travail. Finalement, seule Margot partira : Julian et Anna, tous deux artistes reconnus d’origine juive ne parviennent pas à obtenir leur visa. Elise suit alors les déboires de sa famille, de loin, tout en subissant les humiliations d’un rabaissement de classe et le racisme de quelques-uns. Mais la jeune fille ne se laisse pas abattre pour autant et tente de profiter de tous les petits plaisirs simples que lui offre sa nouvelle vie.
Ce que j’en ai pensé ?
La particularité de ce roman est de nous présenter les conséquences de la guerre sur un petit village de la campagne anglaise à travers les yeux d’une émigrée juive autrichienne. On découvre ainsi le destin de ces jeunes femmes nobles ou issues de la bonne société bourgeoise, ayant pour la plupart grandi entourées d’une myriade de domestiques, qui se retrouvent obligées, du jour au lendemain, de servir à leur tour les dames de la bonne société anglaise [pas toujours facile, facile…].
Dans son malheur, Elise a la chance d’être tombée dans une bonne maison où les maîtres ont pleinement conscience qu’elle fut l’une des leurs quelques mois auparavant. Mais ce statut “entre-deux” lui vaut la jalousie des autres domestiques et l’empêche de s’intégrer réellement dans son équipe.
Difficile de ne pas s’attacher au personnage d’Elise : elle garde sa joie de vivre malgré les circonstances et est dotée d’une certaine trempe qui l’entraîne parfois dans des situations cocasses. Elle s’attire les faveurs des hommes de la maison sans jouer de ses charmes, elle qui s’en croit totalement dépourvue [du coup, vous pensez-bien qu’elle va se faire quelques ennemies…].
La galerie de personnages qui l’entoure est également intéressante : que ce soient Mr Wexrham ou Mlle Ellsworth, respectivement le majordome et la gouvernante, qui, malgré leur air bourru et [leur balai dans le …] la discipline de fer qu’ils instaurent, cachent chacun un cœur d’or. Il y a aussi Mr Rivers et son fils, incapables de se parler mais qui s’admirent mutuellement et cherchent à se protéger l’un l’autre. Sans oublier la flamboyante Poppy qui aime secouer Elise lorsqu’elle se noie dans sa mélancolie.
Tyneford donne donc l’illusion d’être un havre de paix loin des horreurs de la guerre. Or, le domaine finit lui aussi par être rattrapé par le conflit et toute sa belle organisation s’en voit chamboulée…
J’ai beaucoup aimé cette lecture, même si j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire : je n’ai pas trop accroché aux quelques chapitres viennois qui introduisent le roman. Après, je comprends qu’ils soient nécessaires pour mieux comprendre le personnage d’Elise, c’est donc un mal pour un bien.
Par son sujet, ce roman m’a rappelé Les Heures lointaines de Kate Morton, même s’ils sont tous deux assez différents. Je vous le conseille donc si vous aimez le genre.
L’avez-vous lu ?
Vous avez remarqué qu’encore une fois, il a la fameuse gommette rouge… [on ne se refait pas !]
Infos pratiques
- Titre : Le Manoir de Tyneford
- Auteure : Natasha Solomons
- Edition : Le Livre de poche, 2014
- Nombre de pages : 519 pages
- Type de public : amateur de romans historiques, de sagas familiales ou de romans anglais
Et ce roman peut venir s’ajouter au challenge de Bianca, pour le mois de décembre [et de deux !].
7 commentaires
Bianca
Et de 2 alors qu’on est en début de mois c’est un roman noté sur ma whishlist mais j’ai déjà tellement de pavés dans ma pal qu’il va attendre encore avant de la rejoindre !
Maghily
Oui, j’ai vu que tu l’avais “marqué” sur Goodreads.
Je comprends que tu attendes… pas évident de faire descendre la PAL quand elle contient trop de pavés !
La tête dans les livres
J’avais beaucoup aimé ce roman! Du coup, je me note Les heures lointaines de Kate Morton 🙂
Maghily
Il y a un peu plus de longueurs dans Les Heures lointaines mais je pense que, globalement, ils se valent. J’espère qu’il te plaira 🙂
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