Lecture

La femme qui pleure de Zoé Valdés

Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui je vous présente un roman issu de la rentrée littéraire 2015 : La Femme qui pleure de Zoé Valdés. De cette auteure, j’avais lu Louves de mer, il y a bien longtemps. C’était une histoire de femme pirate qui m’avait beaucoup plu. Du coup, j’étais assez enthousiaste à l’idée de retrouver l’auteure pour découvrir un autre destin de femme : celui de Dora Maar, photographe et peintre surréaliste, plus connue pour son rôle de muse et amante de Pablo Picasso.

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La narratrice principale, écrivaine cubaine émigrée en France, décide de se consacrer à l’écriture d’un roman sur Dora Maar et, plus précisément, sur les huit jours d’un voyage à Venise qui semble avoir marqué un tournant dans sa vie. Cette narratrice raconte alors ses entrevues avec Bernard Minoret et James Lord, deux amis qui accompagnaient Dora à l’époque. Elle retrace également les quelques moments importants de sa vie qui l’ont menée à l’écriture de ce roman.

Vous l’aurez compris, Zoé Valdés joue avec la mise en abyme dans ce roman : il est aisé de comprendre que la narratrice principale, c’est elle et qu’elle nous raconte la genèse de son roman. Car, et la narratrice insiste plusieurs fois sur le sujet, il s’agit d’un roman qui met en scène ce que l’auteure imagine de la vie de Dora Maar et non d’une biographie. C’est d’ailleurs l’un des aspects qui m’a le plus déroutée et qui, finalement m’a déplu : cette façon d’inventer une histoire autour de personnages, de relations et d’événements qui ont réellement existé. Car ce roman est loin d’épargner les protagonistes et, même si je sais qu’il s’agit d’une fiction, cela a pas mal égratigné l’image que j’avais de certains artistes mis en scène.

De plus, il n’est pas vraiment facile de s’y retrouver dans ce roman, tant les points de vue narratifs changent constamment : sur une même page, on peut passer d’une narration à la 1ère personne du singulier où le narrateur est Dora à, quelques lignes plus loin, une narration à la 3e personne du singulier, toujours pour suivre Dora. L’espace temporel, quant à lui, n’est pas linéaire : le lecteur vit, tantôt, au début du XXIe siècle, tantôt, en 1958, tantôt, dans les années 1940. Là non, plus, il n’est pas évident d’y trouver une certaine logique.

Tout cela mène à de nombreuses répétitions, donnant au lecteur l’impression de tourner en rond, comme Dora qui ne fait que ressasser éternellement les 10 années passées en compagnie de Picasso.

Et justement, la relation Picasso-Dora, parlons-en ! Je savais que le peintre était un homme à femmes mais dans ce roman, son image est fortement secouée : homme violent et égoïste, qui collectionne les conquêtes tout en se montrant terriblement jaloux et macho. L’auteure dépeint une relation tumultueuse entre les deux artistes où Picasso sape complètement la personnalité de Dora, qui devient femme soumise tant intellectuellement que sexuellement… Zoé Valdés revient énormément sur cet aspect de leur relation.

Tous ces éléments mis ensemble font que je n’ai pas aimé ce roman. Je l’ai trouvé décousu, répétitif et sans réel intérêt. Je me suis ennuyée durant une grande partie de ma lecture, passant le reste du temps à m’interroger sur la part de vérité qu’il contenait. C’est donc une grande déception pour moi !

Connaissiez-vous ce roman ou son auteure ? 

Roman reçu dans le cadre d’une Masse critique de Babelio.

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