D’Acier de Silvia Avallone
Voici un roman qui me faisait de l’œil depuis longtemps, D’Acier de Silvia Avallone : une critique vitriolée de l’Italie des mauvais quartiers. Comment évoluer positivement lorsque l’on vit dans le béton, au milieu de la crasse et des junkies ? C’est la question que se posent, cet été-là, Anna et Francesca.
Piombino, cité industrielle située le long de la côte adriatique. A l’été 2011, Anna et Francesca ont treize ans, bientôt quatorze. D’une beauté qui fascine la gente masculine et attise la jalousie des autres filles, les deux adolescentes sont les petites reines de la plage. Conscientes que leur heure de gloire ne durera pas éternellement, elles sont bien décidées à en profiter au maximum. Mais derrière cette insouciance affichée se cachent de lourdes difficultés familiales : pères absents ou violents, problèmes d’argent, mères usées par la vie… Elles sont bien loin de la vie de château.
Ce premier roman de Silvia Avallone est plutôt réussi ! Loin de se limiter aux errances des deux adolescentes, il témoigne, au travers de leurs proches, des nombreux problèmes qui touchent la société italienne au début des années 2000 : chômage, exploitation des ouvriers, violence conjugale ou encore traite des mineures.
De nombreux personnages gravitent autour d’Anna et Francesca, chacun illustrant l’une ou l’autre dérive de cette société. Tous évoluent durant cet été et l’année qui le suit, nous révélant des portraits très peu flatteurs.
J’ai été plus particulièrement touchée par les personnages féminins qui, passés vingt ans, sont déjà considérés comme vieillis, usés. Que ce soit la mère d’Anna ou celle de Francesca, elles donnent l’impression que leur vie est déjà derrière elles et que l’avenir ne peut plus rien leur apporter. Elles n’ont pourtant que 45 et 33 ans… Largement de quoi recommencer une nouvelle vie, si elles le souhaitaient vraiment !
Malgré le fait que j’ai beaucoup aimé ce roman, je n’étais pas mécontente de le terminer ! Il est vraiment trop démoralisant par moments ! Néanmoins, il semble se clôturer sur une note d’espoir… Espérons que ces femmes puissent un jour toucher du doigt, la Dolce Vita !
Ce roman a été adapté au cinéma en 2013, par le réalisateur Stefano Mordini. Je n’ai pas encore eu l’occasion de le regarder mais je suis curieuse de le voir.
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