L’Homme qui a vu l’homme de Marin Ledun
Parmi les nombreux romans empruntés à mes amies, je vous présente L’Homme qui a vu l’homme de Marin Ledun, un polar palpitant sur fond de terrorisme basque et de manipulations politiques.
Jokin Sasco, jeune militant basque tout juste sorti d’une peine de dix ans de prison, a disparu depuis plusieurs jours. Eztia, sa sœur, est persuadée qu’il s’agit de l’oeuvre de la brigade antiterroriste suite à une arrestation qui aurait mal tourné. Elle décide alors d’organiser une conférence de presse afin d’obliger les autorités à prendre la disparition de Jokin au sérieux. Iban Urtiz, jeune journaliste revenu récemment dans sa région natale, s’intéresse de près à cette affaire mais peine à en comprendre les tenants et les aboutissants. Rapidement, il reçoit des menaces de mort émanant de personnes qui souhaiteraient le voir arrêter son enquête. Qui est derrière toute cette affaire ? Et si Jokin n’était pas le seul à avoir été la victime de ces arrestations suspectes ? Serait-il possible que la guerre sale ait repris dans la région ?
Difficile de ne pas se laisser submerger par la tension qui émane de ce roman. Pourtant, dès le premier chapitre, le lecteur sait ce qui est arrivé à Jokin et qui sont les différents protagonistes. Mais comme Iban, il souhaiterait connaître qui tire les ficelles dans cette affaire. L’intérêt du roman tient donc dans la manière dont Iban va mener son enquête : va-t-il découvrir ce qu’il s’est passé ? Comprendra-t-il qui sont les têtes pensantes de l’opération ? Et surtout, va-t-il parvenir à rendre publiques certaines de ses découvertes fracassantes ?
J’ai vraiment aimé ce polar car, tout au long du récit, mes certitudes ont été mises à mal. J’ai tâtonné en même temps qu’Iban pour comprendre le pourquoi, j’ai retenu ma respiration à de nombreuses reprises lorsque le journaliste mettait sa vie en danger pour faire avancer ses recherches. Dans ce roman, difficile de déterminer qui sont les “gentils”, on a plutôt tendance à croire que tout le monde se trouve, à plus ou moins grande échelle du mauvais côté de la barrière : ceux qui tentent de faire entendre leurs opinions en utilisant la violence, ceux qui luttent contre le terrorisme en utilisant des méthodes plus que douteuses ou encore ceux qui s’engagent d’un côté comme de l’autre dans le but unique de se faire de l’argent.
Ce roman a été inspiré par la disparition d’un militant basque, Jon Anza, d’après ce que j’ai pu lire ici. Je ne sais où se trouve la frontière entre la réalité et la fiction dans ce que nous raconte Marin Ledun mais je peux vous dire que j’ai été assez horrifiée en imaginant ce qu’il a pu [ou peut encore] se passer, dans la “lutte contre le terrorisme” pas si loin de chez nous…
Une chose est sûre, par ce roman, j’ai découvert un auteur passionnant dont j’ai hâte de lire un autre ouvrage ! En plus, je trouve qu’esthétiquement parlant, ce livre est plutôt canon… [Je me demande si je ne vais pas oublier de le rendre, ce roman… ;)]
Connaissez-vous Marin Ledun ?
3 commentaires
Schindocat
Bonjour Magali, tout comme vous je viens de finir ce roman que j’ai adoré !
Marin Ledun est un homme charmant, cultivé, intéressant et plein d’humour. Je le sais parce que j’habite dans les Landes tout comme lui et que j’ai eu la chance de le rencontrer à plusieurs reprises. Ce roman (L’homme qui a vu l’homme) est extrêmement bien écrit et le fait que l’action se passe tout autour de chez moi a rendu cette histoire encore plus réelle et effrayante. Il m’a poussé, tout comme vous, à me documenter plus en détails sur ces brigades anti-terroristes espagnoles … et sur la disparition de Jon Anza.
Lors de notre dernière rencontre, Marin m’a expliqué qu’un autre de ces romans, “Les visages écrasés”, était inspiré de ce qu’il avait vu et vécu lorsqu’il travaillait pour France-Télécom en Isère. C’est encore un roman très noir … et le prochain sur ma liste à lire … a suivre donc
Maghily
Heureuse de lire que l’auteur est aussi charmant que talentueux ! 🙂
J’imagine que cela doit être encore plus passionnant de découvrir ce récit lorsque l’on vit dans la région…
J’ai repéré également “Les visages écrasés” ainsi qu'”Au fer rouge”, qui fait de nouveau intervenir le personnage de Javier Cruz.
N’hésitez pas à venir me dire ce que vous en avez pensé ! 🙂
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