Pourquoi je ne pourrais finalement pas vivre à Paris ?!
Depuis de nombreuses années, je fantasmais à l’idée d’aller vivre un jour à Paris. Ville racontée par les plus grands écrivains, haut lieu de la culture et surtout, fief de la vie littéraire française, il me semblait logique que ce soit LA ville dans laquelle je devais vivre. Mais tout cela, c’était bien avant d’y avoir passé quelques jours, pour fêter les 30 ans de l’Amoureux [oui, je récidive et je l’assume]. Mais pourquoi renoncer au rêve, finalement ?! Vous allez vite comprendre !
- Les Parisiens moyens vivent dans des clapiers à lapins : vu les prix prohibitifs pratiqués par certains hôtels parisiens, ma méconnaissance totale en la matière et ma propension à toujours tout organiser à la dernière minute, j’ai finalement opté pour la location d’un appartement auprès d’un particulier [merci Homelidays]. Pour la modique somme de 65€/nuit, nous avons bénéficié d’un studio de 18m2, tout équipé, en plein cœur de Montmartre. Parfait pour un court séjour en amoureux mais, pour moi, impossible à supporter sur le long terme. Hors, nous nous sommes aperçus que dans l’immeuble, les autres logements, visiblement de la même taille que le nôtre, appartenait à des personnes qui y vivaient quotidiennement [et visiblement même avec un petit bébé]. Sincèrement, nous nous sommes demandés comment ils faisaient. L’Amoureux et moi, nous marchions déjà limite sur les pieds et l’appart était loin de contenir tout le matériel nécessaire à une installation longue durée (garde-robe, bureau, matériel de nettoyage, canapé, etc.). La douche était même installée dans la pièce principale, la salle d’eau étant trop petite… Par curiosité, nous avons regardé à combien s’élèverait l’achat d’un appart comme celui dans lequel nous vivons à Bruxelles, à Paris –> en dessous du million d’Euros, tu oublies ! Là, du coup, nous allons revoir nos préjugés sur l’immobilier bruxellois [que je trouve déjà largement surévalué mais soit, c’est un autre sujet] !
- Le Parisien rentabilise l’espace au maximum : nous avons surtout ressenti cela dans les restaurants et cafés que nous avons fréquentés. Puisque les loyers sont exorbitants, les restaurateurs doivent essayer de remplir l’espace un maximum pour entrer dans leurs frais. Pour le restaurateur, ça demande des heures d’entrainement par semaine à Tetris afin de caser tout ce petit monde de manière à être le plus rentable possible. Mais pour le client, cela implique plusieurs choses importantes également :
- il n’a pas intérêt à être trop volumineux, sinon il ne passe pas entre les tables, ce qui est relativement gênant ;
- il doit aimer partager ses repas avec d’illustres inconnus, surtout quand il vient en nombre impair parce qu’on a tôt fait de l’installer avec le “tout-seul” d’une autre bande impaire ;
- il ne doit pas vouloir parler de sujets intimes ou relatifs au secret professionnel [en cas de repas d’affaires] car de toutes façons, toutes les tables avoisinantes entendront sa conversation ;
- Le Parisien fait pipi partout : oui, oui, vous avez bien lu ! Ils ont beau avoir des toilettes publiques disséminées un peu partout dans la ville [ce qui est bien loin d’être le cas chez nous], ils ne peuvent pas s’empêcher de pisser à tous les [re]coins de rue ! Evidemment, ça ne fleure pas très bon ! D’ailleurs, il y a même des panneaux rappelant que c’est interdit, c’est pour vous dire comme la pratique est courante ! Alors, on peut bien venir nous dire que Bruxelles est sale, il me semble que le Belge se tient davantage ! Et très franchement, à Montmartre, les rues ne sont pas franchement propres non plus. Paris-Centre est plus propre que la capitale européenne, je le concède, mais dès qu’on s’éloigne un peu, c’est kif-kif bourricot, n’en déplaise à Monsieur Quatremer !
- Paris n’est pas une ville pour les piétons [ni pour les cyclistes, d’ailleurs] : à Paris, la voiture est reine ! Les Boulevards sont immenses et les feux pour les traverser sont très courts pour les piétons ! D’ailleurs chers piétons, on vous demande souvent de traverser en deux temps, pour ne pas trop ralentir les automobilistes pressés et bien profiter de la pollution ambiante. Les trottoirs sont minuscules et on ne compte pas le nombre de voitures qui y sont stationnées [sur les pistes cyclables, n’en parlons pas, mes cyclos-lecteurs en feraient une attaque]. Et alors, vile piéton, prends toujours garde à regarder avant de traverser, même si le petit bonhomme est vert ! Et surtout, en l’absence de feu, ne va pas t’imaginer que tu es prioritaire sur un passage pour piéton, c’est un mythe ça ! Dans la vraie vie parisienne, tu as plutôt intérêt à attendre bien sagement que la voie soit entièrement dégagée sinon, tu termineras ta journée en carpette spéciale soirée d’Halloween. Je n’ai jamais manqué de me faire autant renverser en 27 ans d’existence que durant ces trois derniers jours,c’est pour dire !
- A Paris, il y a du monde et du bruit, partout, tout le temps : difficile de trouver un petit coin de calme et de silence à Paris, même dans les ruelles les plus escarpées et sombres de Montmartre. Tu passes ton temps à slalomer entre les autres piétons et qu’importe l’endroit où tu te trouves, tu auras toujours un peu de compagnie. Les voitures étant omniprésentes, la ville résonne des klaxons et des bruits de la circulation. Bref, ne t’imagine pas que tu vas y passer un séjour reposant, ce ne sera pas le cas !
- A Paris, les touristes sont présents en masse : alors là, oui, pour le coup, nous faisions partie de la horde. Mais, une fois le Routard planqué dans notre sac, nous parvenions encore facilement à nous fondre dans la masse des Parisiens [d’ailleurs, on nous a plusieurs fois demandé des renseignements sur les alentours… c’est pour dire]. Par contre, ce n’est pas le cas des cars entiers de petits asiatiques, bras télescopique à selfies en main, qui s’arrêtent trois heures devant chaque monument [voire devant chaque magasin des Champs Elysées] pour se photographier en 14000 exemplaires. D’ailleurs, c’était la première fois que je voyais autant de gens prendre des selfies, tout le temps [et pas que des asiatiques pour le coup, même si ce sont les champions toute catégorie]. Nous n’étions pourtant pas présents dans une période particulièrement touristique [du moins, à ma connaissance] et malgré cela, tous les lieux “incontournables” grouillaient de monde ! Je n’ose même pas imaginer ce que ça doit être en pleine saison ! Difficile pour les Parisiens de profiter encore tranquillement des beautés de leur ville.
- Paris manque d’espaces verts : vous me direz qu’il y a quelques parcs d’assez grande ampleur à Paris, mais je trouve que globalement, la ville manque de vert ! Les parcs et jardins ne sont pas très feuillus [et pourtant, les arbres avaient encore majoritairement leurs feuilles, ne venez pas m’avancer que c’est parce qu’on est en automne, hein…]: ce sont souvent de grands espaces relativement dépouillés où il y a davantage de terre ou de pierrailles que de verdure. Et il y a assez peu de petits espaces verts, comme on en retrouve fréquemment dans Bruxelles [ou à Vienne, pour reprendre un autre exemple de capitale en Europe].
Bref, vous l’aurez compris, ce petit séjour ne fut pas des plus reposants ! Il a surtout permis de casser le mythe de “ma ville de rêve” mais je vous rassure, il fut très loin d’être négatif ! Paris est une très belle ville que j’ai adoré découvrir mais je ne pourrais pas y vivre, j’ai trop besoin d’intimité et d’espace. Pour vous le prouver, je vous prépare très vite deux [ou trois] articles retraçant nos quelques journées parisiennes afin de vous faire part de mes coups de cœur, le tout en agrémenté de quelques photos !
Et vous Paris, vous en pensez quoi ?
2 commentaires
Kleo
Coucou !
J’ai été parisienne pendant 12 ans (et je suis désormais banlieusarde), et je me retrouve dans certaines choses que tu dis, mais pas dans d’autres… Malheureusement, certains quartiers, comme Montmartre sont extrêmement touristiques, ce qui explique non seulement l’afflux invraisemblable de touristes mais aussi les prix prohibitifs et le manque de calme. Les arrondissements où il y a moins d’attractions et plus de résidences sont plus apaisés mais il n’y a “rien à voir”, pourrais-je dire. Bon, après, Paris est assurément hors de prix, sale et bruyante (et pourtant j’adore ma ville…), sans doute victime de son succès (et d’une politique qui vise à dégager les gens modestes ou à revenus plus faibles en banlieue).
Quant à traverser, je t’avoue que je n’y ai jamais fait attention. La technique parisienne, c’est d’avancer dès que tu as une ouverture, nonobstant la couleur du feu !
Je suis quand même soulagée de savoir que la ville t’a plu dans son ensemble (mais si tu y étais cette semaine ou la précédente, nous sommes en période de congés scolaires, cela a sans doute joué).
En attendant de lire tes autres impressions ?
Maghily
Oui, Paris est une belle ville, j’y retournerai avec plaisir (mais je m’organiserai sans doute différemment) parce qu’il me reste encore de nombreuses choses à y voir !
C’est vrai que certains arrondissements étaient moins envahis par les touristes mais j’ai été assez impressionnée par leur nombre.
J’aime aussi me rendre dans des quartiers où il n’y a pas forcément “à voir”, ça permet de prendre le pouls de la ville, de voir comment vivent vraiment les gens du coin. C’est pour ça aussi qu’on essaie de faire un maximum de nos visites à pieds, pour réellement traverser la ville et non pas passer d’un point touristique à un autre.
Je me doute que ma vision en est quelque peu tronquée et que si j’étais restée plus longtemps/à un autre moment/dans un autre quartier, elle aurait pu être différente.
Mes autres impressions arriveront prochainement et j’espère en profiter pour vous faire découvrir de bonnes adresses (qui n’apparaissent pas dans les guides).