Toi et moi, à jamais d’Ann Brashares
Afin de parfaire ma culture en littérature jeunesse, ma belle-sœur m’a prêté quelques-uns de ses livres coup de cœur dont Toi et moi, à jamais d’Ann Brashares, l’auteure de 4 filles et un jeans.
Riley et Paul sont les meilleurs amis du monde depuis leur plus tendre enfance. Chaque année, ils se retrouvent pour la saison d’été sur leur île où ils partagent leur journée avec Alice, la petite sœur de Riley. Aujourd’hui, tous ont grandi et Paul revient après trois ans d’absence. Tout de suite, il s’aperçoit que ses sentiments pour Alice ont évolué et ne sont plus aussi innocents que ceux qu’il portait à cette presque-petite-sœur. Mais est-ce partagé ? Paul et Alice ne risquent-ils pas de trahir Riley en s’engageant dans une telle relation ? Rapidement, leur liaison naissante est mise à l’épreuve par un événement auquel ni l’un, ni l’autre ne se serait attendu. Vont-ils parvenir à le surmonter ou leur relation est-elle condamnée ?
Comme vous pouvez le voir avec ce bref résumé, ce roman jeunesse s’apparente volontiers à une romance. Mais c’est également un roman d’apprentissage sur le passage de l’enfance à l’âge adulte où les relations fraternelles sont importantes et où chacun doit apprendre à faire des sacrifices pour aider ceux qu’il aime.
Dès le départ, le lecteur se doute de la tournure que vont prendre les événements : il n’y a pas vraiment de surprise quant au déroulement de l’intrigue que ce soit en ce qui concerne la partie plus romantique, l’événement douloureux ou les vieux secrets de famille. Tous se devinaient bien avant d’être annoncés. Ce fut donc assez décevant.
Les personnages sont assez stéréotypés : Riley, la jolie sportive, très populaire auprès des garçons, qui ne veut pas grandir car elle ne sait pas ce qu’elle fera une fois qu’elle sera trop vieille pour continuer à vivre du sport ; Paul, le beau brun ténébreux et idéaliste qui est rongé par ses drames familiaux et a peur de s’engager ; Alice, belle, douce, brillante et dévouée sur qui repose les attentes de tout le monde.
L’un des points qui m’ont assez étonnées, alors que j’avais récemment lu un article qui disait que les grands succès de la littérature jeunesse anglophone ne laissaient [quasi] aucune place au sexe (Harry Potter, Hunger Games), c’est justement l’importance qu’on y accorde dans ce roman. Mais sans doute que cela s’explique par le fait que les personnages sont plus âgés que dans la plupart des romans du genre. Toutefois, j’ai trouvé cela intéressant qu’on mette en avant ce côté-là sans le rendre trop tarte. Bien sûr, roman pour adolescents oblige, on n’oublie pas de rappeler l’une ou l’autre fois l’importance du préservatif [et j’ai trouvé ça franchement bien, parce que souvent, cette partie est éclipsée parce que justement, ce n’est pas assez sexy] ! Par contre, LA chose qui m’a hérissé les poils, c’est lorsque le garçon apprend que la fille est toujours vierge et qu’elle l’a « attendu » pour perdre sa virginité. Lui pense alors : « C’est normal qu’elle m’ait attendu. Je n’aurais pas supporté qu’il en soit autrement… ». So what ?! Qu’est-ce que c’est encore que ce gros cliché ?! Lui, il peut tranquillement multiplier les expériences sans lendemain mais elle, elle devait l’attendre ! Là encore, un bel exemple de l’inégalité homme/femme ! Pourquoi leur relation aurait-elle moins de valeur si elle avait déjà eu d’autres amants ? Est-ce que cela la salit pour autant ?! Non, à ce que je sache ! Pourquoi ajouter cela dans un roman pour ados si ce n’est ENCORE pour leur bourrer le crâne avec ce genre des clichés rétrogrades ?! Bref, j’étais fâchée ! Et cela m’a en partie gâché le plaisir de la lecture.
J’en suis finalement venue au bout, avec une impression plus que mitigée : cela se lit vite, c’est divertissant, c’est beaucoup moins immature que la plupart des romans jeunesse que j’ai lus jusqu’à présent mais je trouve le tout beaucoup trop téléphoné et surtout bourré de lieux communs.
Un commentaire
Ping :