Un avion sans elle de Michel Bussi
En ce 14 janvier, je vous présente mon premier “presque coup de cœur” de l’année ! Malgré la couverture girly qui pourrait faire penser à un roman de chick-lit, Un avion sans elle est en fait un polar français plutôt bien ficelé ! J’en ai dévoré les presque 600 pages en 3 jours [ce qui m’a obligée à négliger l’étude de mon seul examen de l’année… Hum].
En décembre 1980, un avion reliant Istanbul à Paris s’écrase sur le Mont Terrible, dans le Jura. Tous les passagers et membres de l’équipage décèdent, mise à part une petite fille de 3 mois. Coup du sort, l’avion avait à son bord deux petites filles, nées à quelques jours d’intervalle. Qui est dont la rescapée ? Emilie Vitral, petite fille d’un couple de vendeurs de gaufres sur la côte bretonne ? Ou Lyse-Rose De Carville, dont le grand-père a fondé l’un des plus grands empires financiers de France ? C’est à la justice d’en décider ! Sur base de semblants de preuves retrouvés autour ou dans la carcasse de l’avion et de quelques témoignages familiaux plutôt peu fiables, le juge tranche : elle sera Emilie Vitral. La petite fille grandit, heureuse, entourée de sa grand-mère et de son grand-frère, Marc. 18 ans plus tard, le doute persiste toujours. Emilie et Marc vivent une relation particulière, plus proche de l’amour charnel que fraternel. Les De Carville, non contents de la décision judiciaire, ont engagé Crédule Grand-Duc, ancien mercenaire reconverti comme détective privé, afin qu’il découvre la véritable identité de “Lylie”. Son enquête piétine jusqu’au dernier moment ! En effet, quelques minutes avant les 18 ans de la jeune fille, le détective semble avoir fait une découverte capitale…
A première vue, l’intrigue de ce roman peut paraître simple : on se dit qu’on va vite découvrir le fin mot de l’histoire. Et puis finalement, de retournement en retournement, on s’étonne de n’avoir toujours pas trouvé la solution d’une enquête qui dure 18 ans !
Le roman est découpé entre le moment présent [les quelques jours qui suivent la majorité d’Emilie] et les années qui l’ont précédé, à partir de l’accident. Pour raconter ces flash-back, l’auteur a choisi d’utiliser le mode du journal, celui de Crédule Grand-Duc. Celui-ci narre ses 18 ans d’enquête à la manière d’un roman policier. De cette manière, le lecteur découvre les différents éléments en même temps que les protagonistes.
Bien que l’intrigue tourne essentiellement autour de la découverte de l’identité réelle d’Emilie Vitral, la jeune fille est loin d’être le personnage le mieux développé du roman. Le lecteur suit essentiellement Marc, son frère, pendant sa lecture du journal et sa recherche de la dernière illumination de Crédule. Les rares moments où l’on suit Emilie sont auréolés d’un certain mystère : on ne sait pas grand chose de ses sentiments, ni même de ses occupations. D’autres, plus secondaires, vont connaître un développement beaucoup plus complexe, les rendant plus intéressants.
Le point commun de tous les personnages est leur aspect hautement caricatural : Nicole, la Dieppoise vivant chichement, forcément communiste et un poil vulgaire [rapport à son décolleté] ; Mathilde de Carville, la vieille aristocrate hyper catho et froide comme un glaçon ; Malvina, l’horrible “grande sœur”, devenue complètement folle et assez laide ; Emilie, la jeune surdouée, sportive, talentueuse musicienne, absolument canon… Bref, vous l’aurez compris, difficile pour le lecteur de s’identifier réellement à l’un d’entre eux. Cet aspect du livre est un peu plus décevant.
Finalement, ce roman, c’est celui d’une quête d’identité mais aussi de l’acceptation du deuil. On y lit à quel point celui-ci peut être difficile à surmonter qu’importe la situation dans laquelle on se trouve [qu’on soit privilégié par la vie ou non]. Le deuil et l’ignorance peuvent conduire à la folie, mais le plus fou n’est pas toujours celui que l’on croit.
Si vous aimez les histoires de famille compliquées ainsi que les enquêtes policières, je ne peux que vous conseiller la lecture de ce roman qui m’a tenue en haleine toute la fin de la semaine dernière !
Ps : par contre, pour celles et ceux qui l’ont lu, vous n’avez pas été perturbés par la technologie déjà bien avancée pour l’époque ? Je ne pense pas qu’en 98, l’utilisation du GSM [ou mobile, pour mes lecteurs français] était déjà aussi développée, si ?! De même pour Internet. Mais peut-être que je me trompe… j’étais un peu trop jeune à l’époque pour me soucier de tout cela !
Ma note :
15 commentaires
La Critiquante
Oh, un livre comme j’aime, dommage que cette couverture le décrédibilise un peu, on pense qu’on va lire un roman à l’eau de rose, alors que c’est une très bonne histoire qui se cache derrière !
maghily
Oui, c’est la raison pour laquelle je n’y avais pas prêté intérêt quand il se voyait un peu partout, il y a quelque semaines. C’est le hasard qui me l’a mis entre les mains et il a bien fait cela ! 😉
monaventurelitteraire
je n’ai fait que survoler ton article car je l’ai dans ma PAL, je ne veux pas trop en savoir mais ce que tu en as dit me conforte dans mon envie 😉
maghily
Héhé ! 😉
J’essaie toujours de ne pas trop spoiler les potentiels futurs lecteurs, mais ce n’est pas toujours évident ! J’espère que tu pourras rapidement le sortir de ta PAL !
monaventurelitteraire
oh ne t’inquiète pas, rien à voir avec ta chronique, je fais ça avec tout le monde 😉 j’espère aussi mais elle est tellement énorme que je ne pense pas le sortir de suite hihi
Kimysmile
J’aimerai beaucoup le découvrir celui-ci 🙂
maghily
Il est disponible un peu partout (même déjà en seconde main), donc aucune excuse ! :p
Tasse de culture
C’est un roman qui m’intrigue beaucoup. Ton avis m’a convaincu de le lire en tout cas ! J’espère aimer autant que toi !
maghily
J’espère qu’il te plaira ! 🙂
roxou06
Un roman qui fut également un coup de coeur pour moi 🙂 j’ai découvert Michel Bussi et je pense que je vais essayer de lire ses autres romans !
maghily
Oui, les autres romans ont l’air sympas aussi ! 🙂
Minirelie
Au départ ça n’a pas été un coup de coeur, bien que la lecture était agréable et que j’avais hâte de connaître le fin mot de l’histoire, qui est-donc Lylie ??? Mais la fin a remonté mon avis sur cette lecture, j’ai adoré ! Je retenterai peut-être l’auteur avec Nymphéas noirs.
maghily
Je n’ai pas encore lu Nymphéas noirs mais il me tente bien ! 😉
Oui, la fin contribue pas mal à son succès, je pense !
laroussebouquine
Je ne m’étais pas intéressée à ce roman… principalement à cause de sa couverture, que je n’aime pas du tout. Et même s’il est sorti depuis des plombes, c’est la première fois que je vois le résumé. Et autant dire que j’ai envie de le lire !
Maghily
C’est le genre de roman addictif assez agréable à lire en période de vacances ! 😉
Faut dire que la couverture et le titre font très “romance” alors que pas du tout.
Ca a certainement dû freiner plus d’une personne…