La Princesse des glaces de Camilla Läckberg
J’ai commencé ce mois de juin aux côtés d’Erica Falck, la célèbre héroïne venue du Nord, créée par Camilla Läckberg.
J’avais découvert ces romans en 2010, lorsque je tenais le stand qu’André Versaille partageait avec Actes Sud sur la Foire du Livre de Bruxelles. J’avais surtout été attirée par les couvertures de cette saga et par le fait que j’avais adoré le tome 1 de Millenium (et vu qu’à l’époque, on les comparait beaucoup…). Malheureusement, j’étais alors une étudiante fauchée et un brin radine (ça, c’est toujours le cas), je n’avais pas l’intention de débourser 25€ pour un polar sans savoir s’il allait réellement me plaire. J’ai donc (longtemps) attendu la sortie de ce premier tome en poche, qui a ensuite patienté de longs mois dans ma bibliothèque avant que je me décide à l’ouvrir. Ma curiosité s’était tassée.
Trêve de bavardages, passons aux choses sérieuses ! Dans ce roman, la petite ville paisible de Fjällbacka est secouée par la découverte du corps sans vie d’Alex Wijkner, l’ancienne enfant adorée du pays dont le meurtre a visiblement été maquillé en suicide. C’est Erica, sa meilleure amie d’enfance aujourd’hui devenue écrivain qui, appelée à l’aide par l’homme à tout faire, trouve son cadavre. Elle s’embarque alors malgré elle dans l’enquête qui pourrait bien devenir l’objet de son nouveau roman. C’est par ce biais qu’elle rencontre Patrick Hedström, l’inspecteur chargé de l’enquête mais aussi son ancien chevalier servant.
Parallèlement à l’enquête policière, nous suivons l’évolution personnelle et familiale d’Erica, ce qui donne une touche plus féminine au polar et qui a certainement largement contribué au succès de cette saga. J’ai bien aimé le personnage d’Erica, une femme ordinaire avec ses complexes et ses problèmes de la vie quotidienne, bien loin des super héroïnes qu’on a souvent l’occasion de voir ! Par contre, je trouve que nos amoureux transis sont parfois un peu nunuches quand ils pensent à leur histoire naissante. Ça dénote un peu avec le reste du roman.
L’intrigue policière, quant à elle, est suffisamment bien ficelée pour qu’on ne devine pas avant la fin l’identité du meurtrier. Néanmoins, l’auteure égraine ça et là des indices permettant au lecteur de mener ses propres découvertes avant qu’elles ne sont confirmées ou infirmées par l’enquête (cf. l’identité de Julia). Je me suis donc facilement laissée prendre au jeu.
Malgré la qualité de l’intrigue, certains points m’ont dérangée tout au long de ma lecture.
- Tout d’abord, cette manie qu’ont tous les personnages de se tutoyer même s’ils se rencontrent pour la première fois de leur vie (erreur de traduction ou bien est-ce que le vouvoiement n’existe pas en Suède ?!).
- Ensuite, certains personnages étaient encore une fois beaucoup trop stéréotypés (comme souvent, ce sont les méchants, à croire qu’il faut toujours bien enfoncer le clou pour que le lecteur comprenne bien que ce personnage-là, il ne faut pas l’aimer) : je pense notamment à Mellberg, le commissaire fainéant, imbu de pouvoir, crasseux et misogyne ; ou encore à Lucas, le mari violent qui aime asseoir son pouvoir sur les femmes par le biais de sa force physique ; mais aussi, Nelly Lorentz, vieille harpie riche et méprisante.
- Enfin, la dernière chose qui m’a particulièrement dérangée (mais là, l’auteure n’y est pour rien), c’est la médiocre qualité de la traduction : entre les fautes de français et les expressions réinventées, j’ai eu plus d’une fois l’occasion d’hausser les sourcils ! Un exemple parmi d’autres : “ […] la fumée monta vers Max qui cligna irrité des yeux.” Venant d’une maison comme Actes Sud, cela m’a profondément déçue ! Je veux bien comprendre que pour la sortie en grand format du premier tome, ils aient voulu surfer rapidement sur la vague suédoise et n’ont pas finalisé la relecture mais vu le nombre de critiques lues à ce sujet sur Internet, ils auraient pu corriger ça pour la sortie en poche (surtout quand on voit le temps qu’il leur a fallu pour le sortir). J’espère qu’ils auront amélioré ça dans les prochains tomes, sinon je me contenterai de les louer à la bibliothèque ! Franchement, si même les grandes maisons d’édition rognent à ce point sur la phase de correction, je n’ose pas imaginer ce qu’il adviendra de l’orthographe de la population dans les prochaines années ! Un texte de qualité passe aussi par une orthographe irréprochable ! Oui, on fait tous des erreurs, moi la première, mais le lecteur paie aussi pour la correction et c’est le boulot de l’éditeur, sinon à quoi sert-il encore ?
Malgré ces quelques petits défauts, La Princesse des glaces est un roman qui m’a tenue en haleine jusqu’au bout, me faisant retrouver une envie de lire qui avait disparu en cette fin de mois de mai. J’ai hâte de découvrir les aventures de Patrick et Erica dans les prochains tomes !
Ps : si vous souhaitez un aperçu des nombreuses fautes repérées dans le texte, une lectrice en a répertorié quelques-unes ici. J’avoue ne pas avoir eu le courage de me lever de mon canapé pour aller prendre de quoi noter afin de souligner celles que j’avais moi-même remarquées donc je la remercie grandement pour ce travail !
Ma note :
5 commentaires
mithrowen
J’avais beaucoup aimé ce polar (je suis très pénible, question polar), mais c’est vrai que les tournures de phrases étaient parfois particulières (à se demander où ils trouvent leur traducteurs…). Concernant le tutoiement c’est effectivement une particularité suédoise. Le vouvoiement est utilisé uniquement si vous avez des rapports très formels avec quelqu’un ou avec la famille royal.
maghily
Merci pour l’info concernant le tutoiement, ça me semblait gros comme erreur de traduction mais on ne sait jamais ! 😉
A livre ouvert
Oh c’est dommage pour le manque de qualité de la traduction.
Je vais voir s’ils l’ont à ma bibliothèque du coup.
C’est un titre qui me fait envie depuis un certain temps, surtout que j’aime particulièrement les polars
maghily
Heureusement, il reste quand même très agréable à lire ! 🙂
A livre ouvert
C’est le principal ^^